Traiter le problème ou s’y adapter ?
“J’ai un problème, mais je ne fais rien pour le solutionner : je n’ai pas conscience que c’est un problème.
J’ai un problème, mais je ne fais rien pour le solutionner : je ne sais pas qu’il existe des solutions, je n’y ai jamais réfléchi et de toute façon je n’en ai pas le temps.
Et puis s’il y en a est-ce que je saurai les mettre en œuvre ?
J’ai un problème et pour toutes ces raisons-là, je vis avec : je m’adapte même si c’est très inconfortable pour moi. Une petite frustration naît à l’intérieur de moi mais je m’y fais, je me sur-adapte.
La frustration grandit, devient colère refoulée, mais je n’en tiens pas compte : « je n’ai pas le choix, ni le temps de m’en occuper ». Je donne des signes d’agitation : l’énergie de la colère en moi demande à sortir. Un petit footing fera l’affaire.
Mais en rentrant le problème est toujours là, ainsi que tout ce qui va avec, sur-adaptation, colère, agitation, accumulation… cette fois il y a trop en moi, la violence survient, contre moi, contre un autre, pas toujours adaptée au contexte ou à la situation réelle… mais il fallait que ça sorte !
Et pourtant il aurait suffi que je prenne quelques minutes pour m’arrêter dès le début de l’histoire.
Quelques minutes pour respirer, accueillir la frustration et le besoin qui se cache derrière, réfléchir à la façon de nourrir ce besoin en solutionnant le problème, et le mettre en œuvre.”
J’aime bien cette approche de la passivité, notion développée par Eric Berne (fondateur de l’analyse transactionnelle), souvent éclairante pour les personnes que j’accompagne.
Elle permet de comprendre comment on peut en arriver involontairement à des situations de violence en entreprise (et ailleurs) simplement par la non prise en compte du problème, des besoins sous-jacents, et des solutions adaptées.
Cette prise en compte nécessite de ralentir, d’écouter les signes en nous et autour de nous, puis de se poser pour accueillir et traiter le problème.
Dans un contexte de flux tendu, cela demande une certaine discipline pour ne pas se laisser emporter.
Au final il y a de nombreux avantages à procéder ainsi :
- de l’apaisement pour nous et nos équipes,
- moins d’agressivité à gérer,
- moins de ruminations intérieures fatigantes et dispersantes…
> un gain de temps et d’efficacité ?!
Vous avez envie d’essayer ? Quel serait le plus petit pas à votre portée pour y arriver ?
